Les Influenceurs luxembourgeois dans le viseur de la nouvelle loi sur les médias

Le gouvernement s’apprête à moderniser sa législation sur les médias, avec une réforme majeure de la loi de 1991. Présentée à la presse ce mardi 7 octobre par la ministre déléguée Elisabeth Margue, une partie du projet de loi, qui entend intégrer pleinement la réalité numérique actuelle, introduit notamment un nouveau cadre légal pour les créateurs de contenus qui ont un rôle croissant dans la formation de l’opinion publique.

Dès lors que leur activité est de nature commerciale, les influenceurs opérant depuis le Luxembourg seront désormais soumis à la surveillance de l’Autorité luxembourgeoise indépendante des médias (ALIM) – la nouvelle mouture de l’actuelle Autorité Luxembourgeoise Indépendante de l’Audiovisuel (ALIA) également prévue par la réforme.

Cette régulation ne s’appliquera toutefois qu’aux influenceurs disposant d’une « certaine notoriété » et atteignant « un large public ». Des critères qui restent encore flous et qui devront être précisés par l’ALIM une fois la loi adoptée. L’objectif affiché: encadrer une activité qui a pris une place non négligeable dans la formation de l’opinion publique.

Un maître-mot: la transparence

Les influenceurs devront ainsi se conformer à des exigences de transparence sur leurs relations commerciales avec les marques. L’accent est mis ici sur la clarté des partenariats publicitaires et la lutte contre les contenus sponsorisés dissimulés.

Les créateurs de contenu jouent un rôle majeur dans la formation de l’opinion des citoyens et ont un véritable impact sur les comportements des consommateurs, notamment lorsqu’ils atteignent un large public. Ils seront par conséquent soumis aux mêmes règles que les médias plus traditionnels.

Elisabeth Margue, Ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des Médias et de la Connectivité

En 2024, la Commission Européenne avait mené un enquête englobant près de 600 influenceurs de l’Union européenne – parmi lesquels quelques Luxembourgeois – sur leurs pratiques vis-à-vis des contenus publicitaires ou sponsorisés. Le rapport démontrait alors que 62% d’entre eux ne respectaient pas convenablement ces règles de transparence.

Aussi, la nouvelle législation prévoit d’augmenter le montant des amendes pour les contrevenants, qui pourraient risquer jusqu’à 250.000 euros en cas de non-respect des règles, contre seulement 25.000 euros à l’heure actuelle.

« Ce contrôle des influenceurs introduit dans la loi est à la fois une demande du régulateur et de la société civile. Nous étions dans une situation où il y avait des attentes de la société auxquelles ne pouvait pas répondre le régulateur faute de moyens juridiques » a expliqué la Ministre Elisabeth Margue lors de la présentation à la presse, ce mardi 7 octobre 2025, du projet de loi sur les médias.