À l’heure où plus de 50% des budgets publicitaires mondiaux sont captés par une poignée de grandes plateformes numériques – Google, Meta, Youtube, TikTok, Amazon – les médias du groupe Mediahuis Luxembourg, L’essentiel, IP Luxembourg, la MarkCom (association des agences conseils en marketing et communication) et adada plaident pour un rééquilibrage responsable des investissements pub. Une prise de position expliquée dans une lettre ouverte à destination des annonceurs du pays et diffusée communément depuis le 8 septembre, qui invite tous les dirigeants d’entreprise actifs au Luxembourg à repenser de manière responsable et durable leurs investissements publicitaires en faveur des médias locaux, de l’économie locale, et donc de la société luxembourgeoise.
Lettre ouverte à tous les dirigeants d’entreprise actifs au Luxembourg, à tous les annonceurs du pays,
Dans un monde saturé de messages, vous faites chaque jour des choix stratégiques pour parler à vos clients, valoriser votre image et faire croître votre activité. Ces choix – que vous assumez en tant que dirigeants, communicants, investisseurs – ont un impact bien au-delà de vos résultats commerciaux.
Aujourd’hui, nous vous posons une question simple: à qui profitent vos investissements publicitaires?
Ces dernières années, une part croissante des budgets luxembourgeois est captée par les grandes plate-formes numériques – Google, Facebook, Instagram, YouTube, TikTok. Ces acteurs sont efficaces, globaux et puissants. Mais ils ne sont ni implantés localement, ni soumis aux mêmes responsabilités que les médias luxembourgeois : informer, enquêter, rendre compte, faire vivre la démocratie. Google, Meta et Amazon captent plus de 50 % des dépenses médias mondiales : un déséquilibre inquiétant.
En concentrant vos investissements vers les GAFAM, c’est tout un écosystème local qui s’affaiblit. Les médias indépendants perdent des ressources, les journalistes se précarisent, et la qualité de l’information s’effrite. La récente décision de Meta d’interdire en Europe les publicités politiques ou de plaidoyer illustre cette dépendance fragile. Pour les ONG, c’est un frein majeur. Dans ce contexte, presse, radio et télévision retrouvent un rôle central : partenaires de ceux qui portent une parole libre et engagée.
La presse locale donne du crédit à votre marque. Elle l’ancre dans la culture du pays, la projette dans une vie sociale partagée, et l’inscrit dans des souvenirs communs. Soutenir les médias luxembourgeois, c’est investir dans l’économie locale et défendre un espace public pluraliste, un journalisme de proximité, une société bien informée.
C’est refuser qu’un algorithme à Menlo Park décide de ce que les citoyens du Luxembourg doivent voir ou lire.
C’est pourquoi nous vous appelons, en tant que décideurs, à reconsidérer vos choix médias avec un regard plus large que la performance immédiate. Chaque euro investi localement a un impact durable: il soutient l’emploi, défend une presse libre et renforce le lien social et démocratique au Luxembourg.
La publicité a un pouvoir, vous avez un pouvoir: rendez vos plans médias plus luxembourgeois. Luxembourg First, comme dirait l’autre.
En soutenant les médias locaux, vous soutenez aussi l’histoire que nous écrivons ensemble au Luxembourg.
