Encadrement des influenceurs: « De la transparence oui, mais aussi un peu de rêve » selon Marine Profeta (Brune Agency)

Le 30 mars dernier, la France a adopté une nouvelle loi pour réguler l’activité des influenceurs. L’objectif: encadrer les pratiques commerciales et publicitaires liées au marché de l’influence sur internet, pour en éviter les dérives. Au Luxembourg, pas de législation spécifique pour les influenceurs, mais un cadre légal qui concerne plus largement la Publicité, dans lequel ces « créateurs de contenus » stars des réseaux sociaux doivent naturellement s’inscrire, au risque que l’Autorité luxembourgeoise indépendante de l’audiovisuel (ALIA) n’intervienne. On en parle avec Marine Profeta, fondatrice de BRUNE agency, première agence 100% dédiée à l’influence marketing au Luxembourg.

Nos voisins français légifèrent sur la question du métier d’influenceur. Quel est votre regard sur cette évolution?

Je trouve ça bien de réguler le métier surtout avec toutes les dérives que l’on a pu voir ces derniers mois. Il est évident pour moi que l’on mentionne qu’un post est un partenariat rémunéré pour ne pas tromper le consommateur, comme le fait de ne pas faire de publicité pour tout ce qui entoure la médecine, les placements financiers (souvent frauduleux) et autres arnaques. Encadrer également le travail des enfants me parait sain et permettra sans doute aux marques de mieux envisager les campagnes qui utilisent l’image des mineurs. Là où je met un petit bémol, c’est sur l’obligation de mentionner l’utilisation de filtres. Je suis de la génération qui adorait lire ELLE ou VOGUE et dont les couvertures me faisaient rêver. De la transparence oui, mais quand même un peu de rêve aussi, c’est ça qu’on attend de la publicité, quelle qu’elle soit.

Au Luxembourg, on ne fait pas d’influence façon Dubaï!

Qu’en est-il au Luxembourg? Y a-t-il des règles? 

Pour le moment au Luxembourg, il nous est demandé de faire mention qu’il s’agit d’une publicité, et d’après le droit européen, de ne pas faire de pratiques commerciales déloyales contre une marque, c’est à dire pas de dénigrement via les réseaux sociaux. Chez BRUNE, j’ai déjà mis en place, et ce depuis la création, les réglementations attendues en France. J’ai toujours voulu jouer sur la transparence de nos campagnes et de notre travail. De plus, je ne collabore qu’avec des entreprises dont les valeurs sont communes aux miennes et à celles des influenceurs de l’agence. On ne fait pas d’influence made in Dubaï ici!

Comment se développe l’influence marketing au Grand-Duché?

Je dois dire que depuis presque 3 ans que BRUNE existe, l’évolution est assez dingue! Les marques et les entreprises locales comprennent de plus en plus l’impact réel que peuvent leur apporter les influenceurs. Je sens qu’on doit encore faire nos preuves, pour certains, mais nous avons su montrer, avec ma team de micro-influenceurs passionnés et créatifs, que communiquer à travers le marketing d’influence, c’est s’assurer une publicité humaine, authentique et locale. L’influence a donc encore de beaux jours devant elle au Luxembourg!