[Interview] Fabien Rodrigues, nouveau rédacteur en chef de Bold magazine

Une actu en amène une autre: le départ de Mathieu Rosan de la rédaction de Bold pour le poste de Head of Marketing de la Rockhal (à lire ici) a libéré une place que Fabien Rodrigues, désormais ex-rédac-chef de Foodzilla – le supplément Food de Paperjam – s’est empressé de prendre en début d’année. Adada a échangé quelque mots à ce sujet avec le principal intéressé, alors qu’un premier numéro signé « Fab » vient de sortir de presse.

Foodzilla, lancé en 2019 avec toi aux manettes, est maintenant sur les rails et connait un certain succès dans la galaxie Paperjam. Pourquoi avoir quitté un beau bébé que tu as mis au monde avec Maison Moderne?

Effectivement, quitter Paperjam Foodzilla ne s’est pas fait sans un pincement au cœur, loin de là. C’est un très joli titre que l’on a créé dans un moment de connivence assez légendaire avec Cassandre Bourtembourg et Matthieu Croissandeau quelques mois à peine après mon arrivée. Les années que j’ai passées à l’incarner et à produire son contenu éditorial m’ont permis de développer un réseau solide dans le secteur horeca, de découvrir les nombreuses couches qui composent celui-ci, de m’y faire des amis fidèles et de trouver une validation en tant que journaliste. Mes quatre années passées chez Maison Moderne sont indéniablement une partie fondamentale et inoubliable de ma carrière, mais l’envie de changer de mode de travail se faisait ressentir depuis un moment et l’occasion a fait le larron… C’est un choix aussi professionnel que personnel, que j’ai fait de manière très sereine!

Depuis janvier, te voilà rédacteur en chef du magazine culture & lifestyle le plus populaire du pays. La place était convoitée?

Alors là, je n’en ai aucune idée! Je ne l’ai jamais vraiment su pour mon poste chez Maison Moderne non plus d’ailleurs… J’ai l’impression que tout s’est fait de manière assez organique et une fois que la décision était prise des deux côtés, je ne me suis pas posé plus de questions que ça! Je suis simplement ravi que Maria Pietrangeli ait eu envie de travailler avec moi et me fasse confiance pour la rédaction en chef de Bold.

Tu remplaces Mathieu Rosan. Qu’est-ce que tu feras mieux que lui? Et qu’est-ce que tu feras sans doute moins bien?

Je ne suis pas convaincu par une comparaison de mieux / moins bien. Bold est un magazine que je connais bien, depuis sa création, à l’époque où – en matière éditoriale – je n’étais qu’un jeune pigiste festif aux côtés de Sébastien Vecrin pour le magazine Luxuriant! J’ai continué à le lire au long de toutes ces années, et chaque rédacteur en chef a amené une approche personnelle, ce qui apporte au titre une fluidité créative très intéressante, tout en gardant un cap. Je n’aspire pas à faire «mieux», mais à faire les choses bien, à appliquer mon empreinte avec des atouts propres et dont je suis fier: un ton unique et reconnaissable, un ancrage local fort, un réseau pointu et solide et une bonne dose de caractère bien trempé!

Le premier numéro de Bold sous l’ère Fab vient de sortir. Doit-on s’attendre à une nouvelle formule? À des changements dans la ligne éditoriale?

Il y a effectivement quelques nouveautés dans ce numéro 78 de Bold, qui est forcément un numéro de transition qui avait déjà été mis en route avant mon arrivée. Mais je suis content d’avoir réussi à y appliquer déjà de ma personnalité et de mes envies! Les lecteurs peuvent y retrouver certaines des chroniques régulières, mais aussi un nouveau segment qui me tenait à cœur: «Smart Kids On The Block», un portrait en 3 pages d’un chouette projet lifestyle local porté par des jeunes Luxembourgeois. Ce sont les loustics créateurs de Satori, Umami et Bonne Nouvelle, que je suis avec attention depuis le lancement de leur première bière, qui l’inaugurent car je trouve ce qu’ils ont réussi à accomplir en moins de deux ans, alors qu’ils sont toujours étudiants, assez incroyable!

L’orientation culturelle reste la même, avec sa dimension Grande-Région, mais les initiatives lifestyle luxembourgeoises et la gastronomie vont évidemment recevoir plus de lumière qu’avant.

Fabien Rodrigues, rédacteur en chef – Bold

D’autres changements vont suivre au fur et à mesure sur les prochains numéros, mais on a encore un peu le temps pour parler de nouvelle formule en soi. L’orientation culturelle reste la même, avec sa dimension Grande-Région, mais les initiatives lifestyle luxembourgeoises et la gastronomie vont évidemment recevoir plus de lumière qu’avant. Bold est un titre solide, réputé et bien maquetté – il y a donc une base géniale pour s’amuser avec, le rendre toujours plus pertinent et viable, et pour créer des contenus inédits qui vont plus que jamais donner envie de l’ouvrir. C’est en tout cas ce que je m’engage à lui apporter!

Le nouveau numéro de Bold, avec le comique Bun Hay Mean en couverture, est actuellement disponible partout au Luxembourg et même ici.

Crédit photo (portrait de Fabien Rodrigues): Mich Jacoby