Au Luxembourg, 3 personnes sur 10 utilisent déjà régulièrement l’IA

Quest Market Intelligence a sondé la population début juillet 2025 pour connaître son attitude face à l’intelligence artificielle. Les résultats de l’enquête montre que l’IA, qui suscite finalement bien moins de méfiance qu’on aurait pu imaginer, s’impose déjà comme un outil familier pour une large partie des résidents luxembourgeois.

L’enquête, menée du 24 juin au 2 juillet 2025 auprès de 600 personnes – un échantillon représentatif de la population résidente selon les critères d’âge, de nationalité et de genre – montre à quel point cette nouvelle technologie est déjà bien ancrée dans le quotidien des Luxembourgeois. Les résultats sont sans appel: l’IA est déjà une réalité tangible pour une large majorité:

  • plus de 7 résidents sur 10 ont déjà utilisé un outil d’intelligence artificielle.
  • 3 personnes sur 10 en font un usage régulier.
  • 1 utilisateur sur 5 déclare s’en servir plusieurs fois par jour.

Sans surprise, l’enquête de Quest révèle aussi que ces usages sont plus fréquents chez les jeunes – ce qui laisse entrevoir une généralisation rapide dans les années à venir.

Niveau de connaissance des résidents du Luxembourg par rapport au sujet de l’IA. Source: Quest 2025

ChatGPT, et pas seulement pour le boulot

L’outil le plus utilisé est ChatGPT, mentionné par plus de 80% des utilisateurs. Les usages sont aujourd’hui très concrets: chercher des réponses à des questions (58% des utilisateurs) et rédiger structurer des textes et argumenter (45% des utilisateurs).

Contrairement à certaines idées reçues, l’IA ne se limite pas au monde professionnel: 8 utilisateurs sur 10 déclarent ainsi utiliser ces outils aussi dans leur vie privée.

Carlo Kissen, fondateur de Quest

Selon Quest, « la phase de découverte ou de simple curiosité semble révolue » puisque seuls 8% considèrent encore l’IA comme un gadget. Et si la méfiance envers cette technologie persiste chez certains, elle reste minoritaire: seuls 14% des répondants déclarent utiliser ces outils malgré une certaine réserve.

Les outils IA utilisés par les résidents du Luxembourg. Source: Quest 2025

Une société lucide et plutôt optimiste

Face à cette évolution rapide, la population ne cède ni à l’enthousiasme naïf ni à la peur: 77% des répondants adoptent une posture équilibrée, reconnaissant à la fois des opportunités et des dangers.

Du côté des risques perçus, deux grandes préoccupations émergent:

  • une atrophie des capacités cognitives (perte de mémoire, d’esprit critique, de créativité) (36%)
  • une manipulation de l’opinion publique par des contenus générés de manière opaque (32%)

Des enjeux qui ne manqueront pas d’alimenter les débats – et sans doute aussi les agendas de la recherche publique – dans les années à venir.

Mais les attentes positives sont tout aussi fortes:

  • une accélération de la recherche et de l’innovation (20%)
  • des percées en science et des progrès en médecine et dans des domaines clés qui touchent directement la société (35%)

Sur le plan des impacts, l’opinion reste partagée, mais légèrement optimiste en ce qui concerne le bien-être et la qualité de vie et l’économie européenne. En revanche, les inquiétudes dominent sur le terrain de l’éducation, où 41% craignent une influence négative de l’IA sur les processus d’apprentissage.

Vers des machines conscientes? Le public n’exclut rien.

Fait marquant: 41% des répondants estiment que l’IA pourra, un jour, développer une forme de conscience d’elle-même.

Science-fiction? Peut-être. Mais dans l’esprit du public, les machines pourraient bientôt connaître le chagrin d’amour, se poser des questions métaphysiques, ou même inventer leur propre culte. De quoi nourrir autant les scénaristes que les chercheurs… et troubler un peu notre sommeil.

Accéder à tous les résultats de l’enquête: