Le 18 novembre dernier, la MarkCom et le CENARP ont réuni agences, annonceurs, juristes et experts pour aborder un sujet qui concerne l’ensemble du secteur de la Communication: Comment sortir du modèle coûteux, chronophage et peu efficace des pitchs non rémunérés? Ces « appels à idées » tant décriés par la profession.
Au cours de la table ronde, les participants ont partagé un constat commun: « Pour choisir un partenaire, demander toujours plus de livrables gratuits ne mène pas à de meilleures décisions. Au contraire, cela fragilise les équipes, nuit à la qualité et crée une forme d’illusion d’efficacité. » explique André Hesse, encore président de la MarkCom jusqu’à la fin du mois.
Les discussions ont rapidement convergé vers la nécessité d’adopter des pratiques plus respectueuses et plus transparentes. Parmi les alternatives mises en avant: des briefs plus structurés, des workshops collaboratifs, des « chemistry meetings », une réduction des shortlists ou encore la rémunération des idées présentées. « Des méthodes qui renforcent la relation plutôt que de l’épuiser. » a martelé Martine Ballegeer (Pitchpoint) qui connait bien le sujet en Belgique.
Il existe des alternatives au pitch qui renforcent la relation agence-annonceur plutôt que de l’épuiser.
Martine Ballegeer – Pitchpoint
« Nous pouvons et nous devons faire autrement. Ce travail invisible qu’on fournit, souvent dans l’urgence, souvent pour rien… finit trop souvent au fond d’un tiroir. Je suis convaincue que notre secteur a tout à gagner à travailler différemment: avec plus de transparence, d’écoute et d’équité. Cela créera de meilleures relations et de meilleurs projets. » s’est exprimée Netty Thines, directrice de l’agence Mediation, au nom du secteur événementiel notamment.
Du côté des annonceurs, Astrid Agustsson, Dircom de la Ville de Luxembourg, a rappelé dans cette réflexion collective sur la manière de travailler avec ses partenaires. l’importance de construire des « collaborations plus justes, plus efficaces et plus humaines ».

Dans le public, Charles Maes, fondateur de l’agence Good Vibes, a salué une discussion nécessaire: « Le sujet des pitches revient régulièrement dans notre secteur, et ce n’est pas un hasard. C’est un sujet récurrent, complexe, parfois sensible, mais essentiel. Ce n’est pas une opposition agences vs annonceurs. C’est une question de méthodes, d’efficacité, de transparence, et de respect du travail fourni des deux côtés. » avant de conclure: « Remettre ce débat sur la table, ensemble, et sans posture, c’est exactement ce dont notre écosystème a besoin: un espace où l’on peut parler franchement des pratiques et des alternatives. »
Pour l’ensemble des participants, cette rencontre a marqué une nouvelle fois la détermination du secteur à faire évoluer ses pratiques et à instaurer un cadre de collaboration plus équitable entre agences et annonceurs. « Notre secteur avance quand on construit ensemble. Et hier, on a clairement fait un pas dans le bon sens. » s’est réjouit Tom Turping, qui prendra officiellement la présidence de la MarkCom le 1er décembre prochain.





















