Portrait: Anthony Prévot, Directeur Artistique.

Publié le 25/01/2016

adada tire le portrait de jeunes gens inspirants ayant choisi la communication comme métier et le Luxembourg comme lieu de travail. Après avoir inauguré cette rubrique avec Céline Mazzilli, graphiste chez Push The Brand, c’est au tour d’Anthony Prévot, Directeur Artistique chez Wili, de nous raconter comment il a atterri là. Anthony, on l’avait rencontré il y a quelques années déjà, alors qu’il débutait comme stagiaire chez Luxuriant, parce qu’on avait une passion commune pour les vélos sans freins. Très vite, celui qui a su se faire remarquer sur la toile grâce au sourire de Didier Deschamps s’est fait une place au soleil (du Luxembourg). Aujourd’hui, j’ai l’impression que c’est lui qui est #heureuxcommedidier. Rencontre.

« J’ai toujours voulu faire du tatouage. Du coup, coup de tête, ça fait deux ans que j’ai chopé une machine, et que je tatoue mes potes et moi-même! Ça étend mes recherches graphiques, ça entretient la créativité, ça affute mon trait, et c’est surtout que ça me fait bien marrer de dessiner des conneries sur les copains. »

Anthony, tu viens d’où? Tu vis où?

Je suis français, j’habite à Thionville, dans le 5-7.

Tu voulais faire quoi quand t’étais gosse?

Quand j’étais gamin j’avais deux amis imaginaires : « Z’oignon » et « Uneheure », je leur racontais que je voulais être éboueur. Mais attention, pas celui qui conduit le camion! Le mec qui s’accroche à l’arrière, qui chope la poubelle, et qui remonte alors que le camion a déjà redémarré. Je trouvais ça trop cool, j’ai toujours voulu essayer. Plus tard j’ai été très attiré par le médical. J’ai eu ma période gynécologie… Puis ça a évolué lors de mon premier rendez-vous chez l’ophtalmo à 8 ans. J’ai été fasciné par tout ce matériel. Cette idée là m’est restée pas mal de temps en tête. Ça a changé en fin de troisième. Je voulais alors devenir cuisto. Et puis finalement non, j’ai poursuivi par le lycée. Bref, je suis passé par à peu près tout et n’importe quoi.

À quel moment tu t’es dit que finalement, ce serait dans la com que tu allais t’épanouir?

J’ai toujours été un littéraire dans l’âme. Sauf que par soucis de contradiction et pour montrer à mes profs que j’en étais capable, je me suis inscrit en médecine après mon bac ES. Idée déjà bien débile. J’y ai passé 2 mois, à Nancy, puis j’ai terminé l’année en Histoire, pour ne pas passer une année à rien faire, ce qui revenait au final à peu près au même. Du coup, après cet échec (et cette année au « Club Med Nancy » dixit mes parents), j’ai décidé de revenir à mes premières amours, les lettres et le français, et je me suis inscrit à Metz cette fois-ci, dans mon cher 57, en licence d’Information et Communication.

« Licence en poche, je partais dans l’optique de devenir journaliste. J’adorais les cours d’écriture, de radio, de JRI (Journaliste Reporter d’Image) où tu pars avec ta caméra pour traiter d’un sujet. »

La fac, c’était bien?

J’ai passé trois super années. On peut avoir des préjugés sur la fac, mais c’est un univers fascinant. J’ai passé du premier coup mes trois années, même si je n’ai pas brillé par mes notes. Mais ce que je retiens le plus c’est l’ouverture d’esprit que peut te donner l’univ. Tu es, certes, livré à toi même, mais on t’incite néanmoins à lire, à chercher, à te documenter.

Je ne suis pas super doué en dessin mais j’ai quand même pas mal tenter de me perfectionner sur les tables des amphis !

Licence en poche, je partais dans l’optique de devenir journaliste. J’adorais les cours d’écriture, de radio, de JRI (Journaliste Reporter d’Image) où tu pars avec ta caméra pour traiter d’un sujet. C’est à la fac aussi que j’ai découvert les cours de pub, et je crois que ça a été la révélation. J’avais une amie dans le graphisme et je trouvais son travail passionnant. C’est alors que j’ai décidé de poursuivre : j’avais étudié la partie « rédac » de la com, je voulais compléter en étudiant la partie « visuelle ». Je me suis donc, pendant les vacances, constitué un « book » de travaux « fakes », sur base d’exercices que mon amie m’avait donnés. J’ai mis en avant mon côté « rédac » dans les travaux de pub que je présentais. J’ai envoyé tout ça aux Ecoles de Condé Paris, en espérant être admis en Mastère « Stratégie de Communication par l’image ». Et j’ai été retenu. J’ai donc passé 2 ans à Paris, à étudier en profondeur la pub, le graphisme, la photo, la vidéo, la sémiotique qui te montre que tout à toujours un sens, que rien n’est jamais fait au hasard. J’ai aussi beaucoup appris de mes passions. Je me suis souvent lancé dans des trucs un peu zinzin, sans savoir ou ça pourrait me mener. Par exemple, j’ai toujours voulu faire du tatouage. Du coup, coup de tête, ça fait deux ans que j’ai chopé une machine, et que je tatoue mes potes et moi-même ! Ça étend mes recherches graphiques, ça entretient la créativité, ça affute mon trait, et c’est surtout que ça me fait bien marrer de dessiner des conneries sur les copains.

Ton premier stage?

Dans une agence de pub à Paris qui s’appelle Toy (devenue désormais Emakina). J’ai notamment pu bosser sur la grosse campagne BIC 4 couleurs, ou encore sur la série de pub pour Le BŒUF. Je suis tombé dans une super équipe, et j’ai beaucoup appris grâce à la directrice artistique, une brésilienne, passionnée par son métier.

Ton premier vrai job avec un vrai salaire?

Ben, c’est Wili du coup. Pendant mes études, j’avais lancé une chaîne Youtube ou je faisais une vidéo débile à chaque anniversaire de potes. Ce n’était jamais très recherché, juste une idée qui me faisait délirer, mais dans laquelle je mettais du cœur à l’ouvrage, afin que ça reste toujours plus ou moins esthétique. Je me mettais en scène et souvent en musique, à faire le singe. Ça devenait une obligation : un anniv, une vidéo. Ça faisait marrer les potes, et si les potes se marrent, alors c’est gagné pour moi! Il s’avère que c’est ce que recherchait Wili. Un type ayant des idées, et à l’aise avec la vidéo. David Laurent (ami depuis mon stage de fin de Licence chez Luxuriant) m’a contacté et les choses se sont rapidement faites. Je suis donc revenu au pays afin de rencontrer David et Céline. Ça a tout de suite matché, j’ai commencé un mois plus tard à mi-temps tout d’abord, le temps de finir les études à Paris, puis à temps plein 6 mois plus tard.

En un mot, ta vie chez Wili ?

Diversifiée ! C’est tout de suite ce que j’ai apprécié dans ce job. On ne fait jamais la même chose. Création graphiques, publicitaires, scénarios, shooting photo, shooting vidéo… On est peu nombreux, on est donc tous des « couteaux suisses ». J’ai la chance de pouvoir emmener les projets de la prise du brief à la livraison finale, en passant par toutes les étapes de production. En effet, Wili a en son sein deux pôles complémentaires : la création et la production. J’ai la chance de faire partie des deux, de pouvoir penser un projet, puis le réaliser avec l’aide et le talent de Romain Gentilini, Gilles Fontaine et David Laurent entre autres.

« C’est impossible pour moi de travailler dans une mauvaise ambiance. »

Puis il ne faut pas le cacher, on rigole bien chez Wili. On est tous de gros gamins. C’est indéniablement vecteur de créativité, et donc de bons résultats. C’est impossible pour moi de travailler dans une mauvaise ambiance.

Et demain?

La vie en agence, c’est chaque jour un nouveau challenge, une nouvelle problématique, et c’est ça qui m’anime au quotidien. Demain, je compte toujours continuer à m’amuser autant dans mon travail, continuer de faire ce que je fait, du mieux possible, en relevant les challenges, et en me faisant évoluer, moi-même et l’agence dans les défis que nous nous sommes fixés (tant qu’on est content de moi 😉 ).

Tant que l’herbe a bon goût ici, il n’y a pas de raison d’aller voir si elle est plus verte dans le pré d’à côté.

Après comme on dit bêtement, on ne sait pas de quoi demain est fait. Je me verrais bien un jour tatoueur, ou alors fleuriste. Ça doit être cool d’être fleuriste !