Finalement, RTL Belgium préfère rester sous licence luxembourgeoise

« En difficulté financière, RTL Belgium redevient belge pour bénéficier d’une aide publique ». Voilà ce qu’on pouvait lire au début de l’été 2020 dans la plupart des médias, qui relataient ainsi la fin d’une saga juridique et politique de 15 ans: Pour pouvoir bénéficier de l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, RTL Belgium (la filiale du groupe luxembourgeois RTL Group consacrée aux activités médiatiques à destination de la Belgique francophone) acceptait d’être régulé à nouveau en Belgique et non plus au Luxembourg. Oui mais voilà, l’été est passé et la saga a livré un nouvel épisode, avec un revirement de situation:

RTL Belgium a décidé vendredi lors d’un conseil d’administration de renoncer à l’aide financière que lui proposait la Fédération Wallonie-Bruxelles. (communiqué Belga)

Depuis le mois d’août, les signes d’une reprise économique tendent à faire disparaître une des raisons de l’accord de principe. En effet, contrairement aux prévisions, la situation financière dramatique de RTL ne semble pas s’être installée dans la durée.

RTL Belgium poursuivra donc ses activités en Belgique sous licence luxembourgeoise. Fin juin, affaiblie économiquement par la crise du coronavirus qui a fait chuter les recettes publicitaires, RTL Belgium s’était tournée vers le gouvernement de la FWB, parvenant avec lui à un protocole d’accord pour une aide ponctuelle sur plusieurs années, pouvant atteindre jusqu’à 80% du préjudice financier objectivé par l’entreprise suite à la crise sanitaire.

L’objectif, du côté de la communauté française, était entre autres d’éviter de nouveaux licenciements après le récent plan #Evolve qui avait déjà écrémé les effectifs de la filiale de RTL Group. Cependant, l’aide n’allait pas se concrétiser sans contreparties: RTL Belgium devait en échange réintégrer le giron régulatoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles, donc entre autres se soumettre à l’autorité du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). La filiale belge devait aussi garantir un certain maintien de l’emploi et un soutien à la création locale.

Selon des informations du Soir, vendredi, la nécessité de rapatrier des activités en Belgique posait problème aux actionnaires.