Confinement Cocktails: Dan Eischen et Françoise Reuter cosignent leur premier livre

On les connaissait comme les boss des agences luxembourgeoises Interact et Concept Factory, on les savait épicuriens et amoureux de voyages, mais on ignorait leur passion commune pour la mixologie. Et pourtant, l’art du Cocktail est bien le sujet qui les réunit, une fois encore, dans leur premier livre – Confinement Cocktails – paru le 4 décembre dernier aux éditions Op der Lay. C’est forcément autour d’un verre, soigneusement préparé par Françoise, qu’ils nous ont expliqué leur projet.

Vu le titre, je ne vous demande pas quand vous est venue l’idée de faire ce livre, mais plutôt comment? 

Dan Eischen: Le moment et la raison coïncident. On s’est retrouvés le premier jour du confinement à la maison et, en parallèle aux 100.000 autres questions professionnelles qu’on s’est posées, on s’est dit: il faut documenter cette période de notre vie par une action spéciale. Il faut rester en contact avec les gens qu’on apprécie. Il faut garder le sourire. On a donc décidé de publier chaque jour une recette originale ou classique de cocktail. En passant par Instagram, on a eu la possibilité de taguer des amis, des mixologues, des marques et on a donc réussi à créer une belle dynamique communautaire. Pendant presque 60 jours.

On s’est dit qu’il fallait documenter cette période de notre vie par une action spéciale.

Dan Eischen, CEO – Interact

L’idée du livre nous a surtout été suggérée par les personnes qui avaient interagies avec nous et qui adoraient l’idée. On a attendu deux ans et là le moment est venu de le faire. Détail très important: quand on parle aujourd’hui de « confinement » dans notre livre, il s’agit surtout d’inviter les lecteurs à prendre du temps pour se faire plaisir et explorer des choses, de quitter le stress du quotidien, de bien choisir les personnes avec qui on passe du temps et à apprécier chaque instant de ces moments si précieux. Ils sont la source pour de magnifiques histoires à raconter.

Vous cosignez l’ouvrage, mais qui a fait quoi exactement?

Françoise Reuter: Moi, j’aime secouer les choses. Les cocktails, c’est donc mon truc. Au cours des dernières 15 années, je me suis créé une énorme documentation sur les cocktails « craft » qu’on déguste de nos jours dans les speakeasies ou bars à la mode. J’essaie de les recréer, de les adapter et d’imaginer de nouvelles mixtures qui plairaient à nous et à nos amis.

Moi, j’aime secouer les choses.

Françoise Reuter, Managing director – Concept Factory

Raconter des histoires, c’est totalement le truc de Dan. Il a effectué toutes les recherches documentaires et signe donc le narratif du livre. On peut en effet lire le livre sans l’ambition de mixer des cocktails. On invite les gens à un voyage sensoriel et inspirant. En ce qui concerne les photos, on les a toutes réalisées chez nous dans notre jardin. À deux. Concept Factory signe le design et la mise en page. 

Ah oui? Vous avez même joué les photographes?

Dan: On a joué à Monsieur/Madame Faut-Tenter-Les-Choses. Il s’agit clairement d’un point vital du livre et de celui sur lequel on a le moins d’expérience prouvée. Mais on a décidé de faire les photos nous-mêmes puisqu’on avait réussi à capter de belles images durant le confinement et on voulait éviter de concentrer toutes les prises de vues sur 3-5 jours avec des cocktails manipulés ou construits artificiellement. Ici on peut clairement dire: ce que vous voyez en photo, c’est le vrai cocktail que l’on a élaboré, et bu après. On a finalement consacré beaucoup de temps à la prise de vues et tout est authentique: les verres, les accessoires, les coins de verdure… Tout cela, c’est du Françoise et Dan.

Quelle est l’ambition derrière ce premier livre? Se faire plaisir, en faire d’autres, ou montrer à vos clients votre savoir-faire en publishing, en storytelling?

Dan: Il faut dire que l’idée du livre vient de moi. Aussi l’obsession de consacrer un peu de temps à autre chose que le boulot d’agence. Il fallait que j’investisse pas mal d’énergie pour convaincre Françoise. Je suis convaincu que, si cela avait juste été pour promouvoir notre travail d’agence, elle aurait refusée de la faire.

Françoise: No way!

Dan: Il s’agit donc tout d’abord d’une passion. Nous adorons tous les deux créer des choses. Moi, j’ai déjà enregistré et produit des disques, écrit des stories pour la télé et la radio, démarré l’écriture d’un roman… Travaillant tous les deux dans la même agence, on ne cesse de créer ensemble des projets clients, mais ici, il s’agissait d’un réel produit à nous. Tout d’abord pour nous et nos amis. Mais très rapidement on a senti la passion de nos équipes créa au bureau. Ben (Benoit Michel, ndlr), Aurélien (Barnich, ndlr) et Jordi (Pindadà, ndlr) étaient hyper motivés de réaliser un projet éditorial sans contraintes clients. Même si nous avons joué le rôle d’un client exigeant. Le travail final est un vrai travail d’équipe et souligne le talent de chacun ayant participé au projet. Aussi nos éditeurs Doris et Eric de Op der Lay. On extrapole maintenant le concept sur les médias sociaux et je suis convaincu qu’on n’est pas au bout de notre aventure éditoriale Print.

C’est impressionnant de voir comment la substitution d’un seul ingrédient par un autre peut totalement modifier le Cocktail, sans pour autant changer sa structure.

Revenons au Cocktails: s’il n’y en avait qu’un, ce serait lequel?

Françoise: Un Negroni. Ou un cousin, cousine, oncle asiatique ou tante mexicaine du Negroni. Il existe une centaine d’interprétations du Negroni et nous, on a les nôtres. C’est impressionnant de voir (et de goûter) comment la substitution d’un seul ingrédient par un autre peut totalement modifier le Cocktail, sans pour autant changer sa structure.

Comment expliquez-vous l’engouement ces dernières années autour de la mixologie?

Françoise: Il y a cocktail et cocktail. Très souvent quand les gens parlent de cocktails, il s’agit de limonades ou de jus de fruits que les gens mixent avec de l’alcool. Des jus, parce qu’ils n’aiment pas le goût de l’alcool. Et comme ils ne savent pas ce qu’ils boivent, c’est mauvais pour leur santé et il ressentent les effets néfastes d’une consommation excessive d’alcool. C’est clairement pas notre truc. L’engouement au cours des 25 dernières années autour de la mixologie est lié à ce qu’on appelle la « craft cocktail renaissance ». Une découverte d’anciennes recettes créées jusqu’à la période de la prohibition. Et on les savoure, lentement, en découvrant les ingrédients et les techniques comme dans un grand plat gastronomique.

Pour finir, donnez-nous vos meilleures adresses: un bar au Luxembourg, et un bar ailleurs dans le monde.

Dan: À l’international, il y en a des dizaines qui se ressemblent plus ou moins, mais notre préféré pour l’instant est le Martiny’s à New York. Une équipe asiatique qui travaillait précédemment au Angel’s Share, un autre bar mythique de la ville, et qui était connu pour ses mixtures d’une élégance indescriptible, avec une inspiration japonaise. Au Luxembourg, le choix est plus restreint et chaque bar est différent. Pour la constance et une note de luxe, le bar du Sofitel en ville, pour l’ambiance et la spontanéité le Paname, pour la sympathie de l’équipe, le BAC. Celui que nous aimons pour sa simplicité et son désir d’explorer de nouveaux territoires, c’est le MAYA, Place Guillaume. S’il fallait en retenir un, ce serait celui-là. Très authentique.

Photo: Christian Schmit pour RTL

Confinement Cocktails – Great Cocktails and the Stories They Tell 
ISBN : ISBN 978-2-87967-269-4
132 pages
Langue: Anglais
Parution le 4 décembre 2023
39,90€
Éditeur: Op der Lay (Luxembourg)

Plus d’informations sur www.confinementcocktails.com