L’étude Plurimédia – étude d’audience des médias au Luxembourg – parait habituellement chaque année en deux vagues, la première vers le mois de mars et la seconde à la rentrée de septembre. Cette année, et sans aucune explication jusqu’ici de la part d’Ilres ou des commanditaires de l’étude, la première vague n’a pas été rendue publique. Il y a quelques jours seulement, on apprenait qu’il ne faudrait rien attendre non plus pour septembre, et donc qu’aucune données chiffrées ne seraient publiées pour 2023. En guise d’explications, Ilres annonce officiellement que la méthodologie utilisée jusqu’ici a été remise en question par les groupes de presse commanditaires, visiblement insatisfaits des résultats récoltés au premier trimestre.
Le comité technique (qui inclue des représentants des commanditaires ainsi que du Service des médias, de la connectivité et de la politique numérique du Gouvernement) en « est venu à la conclusion que l’étude Plurimédia dans sa version actuelle est arrivée en fin de cycle après 18 ans d’existence », peut-on lire sur le site d’Ilres. Ainsi, une refonte globale est actuellement à l’étude pour aboutir à une nouvelle méthodologie qui convienne au besoin d’information et qui pourra être maintenue à l’identique au cours des prochaines années.
Le comité technique en est venu à la conclusion que l’étude Plurimédia dans sa version actuelle est arrivée en fin de cycle après 18 ans d’existence.
Thomas Crépon, le directeur d’Ilres, nous explique que « Malgré les modifications apportées dans la collecte des données au cours de ces dernières années, le comité technique a privilégié la continuité dans le modèle de mesure, afin de pouvoir comparer les évolutions d’une vague à l’autre. Or, la limite de cette approche est que les évolutions constatées dans les résultats d’audience sont conjointement liées aux changements de consommations média ET aux modifications méthodologiques apportées, ce qui rend l’interprétation des résultats plus compliquée. »
Au-delà d’une refonte méthodologique
Selon Ilres, la nouvelle approche, qui sera basée sur les apprentissages de l’étude ainsi que les méthodologies déployées à l’international, devrait permettre de développer de nouveaux outils qui seront mieux adaptés à la réalité sociologique du Luxembourg.
Alors, si les résultats d’audience recueillis ne sont pas bons, c’est que la méthodologie ne l’est pas? Peut-être. Mais peut-être pas. Ou pas seulement. Au-delà de la méthodologie, pour que cette étude d’audience gagne véritablement en crédit, il faudrait sans doute qu’un organisme indépendant, voire étatique, en devienne l’unique commanditaire, et qu’aucun groupe de presse ne soit partie prenante. Avis au futur gouvernement.
Pour rappel, cette étude qui informe sur l’audience des médias presse, radio, télévision, cinéma et Internet est commanditée par les trois plus grands groupes de médias du pays que sont Editpress, IP Luxembourg/CLT-UFA et Mediahuis Luxembourg, et également soutenue par le Gouvernement luxembourgeois.
