Thierry Wunsch succède à Laure Elsen à la présidence de la MarkCom: le bilan de l’une, les ambitions de l’autre

Interview parue précédemment dans #adadaoffline numéro 6 – octobre 2020.

Thierry Wunsch, Directeur adjoint de l’agence Comed, succède à Laure Elsen à la présidence de la MarkCom – la Fédération des agences conseil en marketing et communication du Luxembourg – depuis le 1er septembre. Interview mêlée des présidents d’hier et d’aujourd’hui.

Laure, vous laissez votre fauteuil de présidente de la MarkCom après deux années bien chargées, quel bilan tirez-vous?

LE: J’ai vécu la présidence la plus mouvementée depuis la création de la fédération! En plus des activités et événements récurrents de la MarkCom, qui visent notamment à porter la voix de nos membres, à défendre nos métiers et à dynamiser notre secteur, le «gros dossier» de mon mandat était une mission d’éducation à destination des annonceurs. Nous avons ces derniers mois établi une ligne de conduite claire et concrète pour guider les annonceurs au moment de choisir leur agence de communication. La question du «pitch», souvent débattue et à la base de nombreuses contrariétés pour les agences, a été expliquée en profondeur et présentée non plus comme LA solution mais comme une solution parmi d’autres parfois plus pertinentes en fonction du contexte et du projet. J’en suis satisfaite car nous sentons que cela va dans le bons sens, avec des pitchs de plus en plus limités en nombre d’agences, et désormais quasi toujours rémunérés.

Et ces derniers mois, il y a eu une crise à gérer…

LE: Effectivement, la fin de mon mandat n’a pas été de tout repos. Mais c’est aussi dans ce genre de situations que la MarkCom prouve sa raison d’exister. La crise sanitaire a touché de plein fouet notre secteur et très vite, il a fallu s’organiser: prendre la température auprès de nos membres, répondre à leurs interrogations, notamment sur la questions des aides, défendre nos intérêts auprès du gouvernement, etc. Au final, nous nous sommes vus confier la création et le déploiement de la campagne Smile Again. Une campagne que nous avons décidé de mener ensemble, à 15 agences, de manière solidaire, au nom de la MarkCom. Une première pour la fédération, qui conserve ainsi le budget alloué dans sa trésorerie et peut dès lors envisager la suite sereinement.

La suite, elle s’écrira avec vous Thierry. Quelles sont vos ambitions en tant que nouveau président?

TW: D’abord, il s’agit de poursuivre ce qui a été fait, et de maintenir nos rendez-vous annuels comme le Creativity Camp par exemple. Ensuite, mon ambition est de bien investir cet argent récolté, qui nous ouvre de fait de nouvelles possibilités. Nous allons dans un premier temps réduire les cotisations de nos membres pour l’année à venir, et renforcer nos efforts de recrutements de nouveaux membres pour être toujours plus représentatifs et plus forts dans nos actions de lobbying, la base de toute fédération professionnelle. L’autre volonté, c’est d’investir dans la formation.

Notre volonté, c’est d’investir dans la formation.

Thierry Wunsch, président de la MarkCom

Investir dans la formation, comment?

TW: En finançant pour nos membres les coûts résiduels des formations une fois les aides étatiques déduites. C’est une façon de capitaliser sur nos forces vives, nos talents.

À l’image de ce qui a été fait autour de la question des pitchs, allez-vous mettre en place d’autres lignes de conduite?

TW: L’éducation du marché vis-à-vis des pitchs va se poursuivre. C’est un travail de longue haleine, mais qui porte ses fruits. Dans ce volet pédagogique, le prochain sujet que nous mettrons sur la table est celui de la gestion et de la cession des droits. Un sujet flou pour de nombreux annonceurs et qui mérite d’être précisé, car derrière, il y a des enjeux financiers pour les acteurs de notre secteur d’activité.

Quel est l’état d’esprit général chez les dirigeants d’agences que vous côtoyez en cette rentrée un peu spéciale?

LE: En comparaison aux membres de la LEA (Laure Elsen en fait également partie avec son agence événementielle accentaigu, ndlr) qui sont les plus touchés et toujours au point mort, les membres de la MarkCom semblent aujourd’hui plus sereins, même si nous n’avons encore aucune vision claire sur ce qui nous attend l’année prochaine. C’est pourquoi nous ne relâchons pas nos efforts pour négocier auprès du gouvernement des aides qui nous permettront de mieux rebondir.

Les membres de la MarkCom semblent aujourd’hui plus sereins, même si nous n’avons encore aucune vision claire sur ce qui nous attend l’année prochaine.

Laure Elsen, directrice associée de l’agence accentaigu

TW: Nous avons lancé dès le début de la crise un audit de la situation auprès de nos membres, portant sur leur santé financière et leurs problématiques RH. Nous poursuivons cette analyse en cette rentrée et nous pourrons bientôt avoir une «image» de la situation, avec de vrais chiffres.